Unis pour évoluer > La douleur chronique > Le deuil et la douleur chronique : un processus à reconnaître

Le deuil et la douleur chronique : un processus à reconnaître

par | Mis à jour le 08/03/2025 | Publié le 08/03/2025 | La douleur chronique

Table of contents
Temps de lecture : 9 minutes

Le deuil et la douleur sont liés, mais on en parle rarement. Lorsqu’une douleur persistante s’installe, elle bouleverse la vie, entraîne une perte de repères et oblige à s’adapter. Ce n’est pas seulement une souffrance physique : c’est aussi un véritable deuil, celui d’une vie d’avant, d’activités qui ne sont plus possibles, d’une autonomie parfois réduite.

Comme pour toute perte, il existe différentes étapes de deuil, identifiées par la psychologue Elisabeth Kübler-Ross. Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation… Chacune de ces phases peut se retrouver dans le parcours d’une personne confrontée à la douleur. Comprendre ces étapes permet de mieux appréhender ses émotions et de progresser vers une meilleure gestion de la douleur.

Dans cet article, nous verrons comment ces cinq stades du deuil s’appliquent à la douleur persistante, pourquoi l’acceptation n’est pas un renoncement, et quelles stratégies peuvent aider à avancer vers plus d’autonomie.

Les cinq stades du deuil appliqués à la douleur persistante : un chemin vers le deuil et la douleur

Les cinq stades du deuil appliqués à la douleur persistante : le deuil et la douleur

Les cinq stades du deuil identifiés par Elisabeth Kübler-Ross, bien qu’associés à la perte d’un être cher, peuvent également s’appliquer à l’adaptation à la douleur persistante. Ce processus de deuil et de douleur peut être perçu comme un cheminement à travers lequel vous explorez différentes réactions émotionnelles pour enfin atteindre une gestion plus autonome de votre souffrance.

Les 5 étapes du deuil
Les 5 étapes du deuil

1. Le déni

« Tout va bien. » « Il ne m’arrive rien. »

Au début, face à la douleur persistante, il peut être difficile d’accepter la réalité de ce nouveau défi. Vous tentez de nier l’ampleur de la souffrance, espérant qu’elle disparaisse d’elle-même. Le déni fonctionne comme un mécanisme de protection, permettant de retarder l’adaptation au changement radical qu’impose la douleur. Vous allez multiplier les consultations médicales, rechercher des solutions temporaires, et éviter de prendre conscience que cette douleur fait désormais partie de votre quotidien. Ce déni est souvent une première étape dans le deuil et la douleur, car il vous empêche d’agir et de vous préparer à un changement nécessaire.

2. La colère

« Pourquoi moi ? »

Lorsque le déni devient insoutenable et que vous réalisez que la douleur ne disparaîtra pas, la colère apparaît. Vous êtes frustré, et cette frustration peut se manifester de différentes manières : contre vous-même, vos proches, ou même les professionnels de santé. C’est une réaction naturelle, mais difficile. Vous pouvez ressentir un sentiment d’injustice, en vous demandant pourquoi cette douleur vous touche. Ce stade est une partie intégrante du deuil et de la douleur : la colère peut être un moteur puissant, vous poussant à chercher activement une solution pour surmonter cette souffrance. Elle peut aussi être l’occasion de remettre en question votre manière de vivre et la façon dont vous avez pris soin de vous jusqu’alors.

3. Le marchandage

« Si je fais ceci, alors peut-être que… »

À ce stade, vous tentez de négocier avec la situation. Vous vous dites que peut-être, en faisant certains efforts ou en apportant des modifications à votre mode de vie, la douleur diminuera. Vous espérez qu’en suivant des traitements, en vous forçant à ignorer la souffrance, ou en faisant des sacrifices, vous pourrez retrouver votre vie d’avant. Le marchandage est une forme de compromis avec la douleur qui peut aussi vous amener à rechercher des solutions externes, souvent dans l’espoir d’un miracle. C’est une phase de transition dans le deuil et la douleur, où l’espoir et la désillusion se mélangent.

4. La dépression

La douleur persistante devient une réalité inévitable, et la prise de conscience peut entraîner une profonde tristesse. Vous réalisez que cette souffrance affecte non seulement votre corps, mais aussi votre mental et votre vie quotidienne. La dépression peut se manifester par un sentiment de perte, de désespoir, et un isolement croissant. Vous vous éloignez peut-être de vos proches, vous sentez vidé et sans énergie. Cette phase peut être particulièrement difficile, mais elle est cruciale pour entamer un travail intérieur qui vous amènera à accepter cette nouvelle réalité. Dans le contexte du deuil et de la douleur, c’est souvent à ce moment-là que l’on commence à chercher de l’aide pour mieux gérer cette souffrance et explorer des solutions vers une meilleure gestion.

5. L’acceptation

Accepter la douleur ne signifie pas se résigner, mais reconnaître la réalité de la situation et l’intégrer dans votre quotidien. L’acceptation, dans le cadre du deuil et de la douleur, consiste à trouver de nouvelles manières de fonctionner, en tenant compte de vos limitations, tout en cherchant des moyens d’améliorer votre qualité de vie. À ce stade, vous commencez à vous concentrer sur ce que vous pouvez encore accomplir, plutôt que sur ce que vous avez perdu. Vous découvrez de nouvelles stratégies, modifiez vos comportements, et redécouvrez de petites joies dans les aspects de la vie que vous pouvez encore apprécier. Cette phase est un tournant important où vous apprenez à vivre avec la douleur et à la gérer de manière plus autonome.


Ce processus de deuil et de douleur est unique pour chaque individu. Il n’existe pas de chemin tout tracé, et chaque stade peut durer plus ou moins longtemps. Cependant, l’objectif final reste l’autonomie dans la douleur : accepter la souffrance et la gérer de manière à vivre une vie la plus épanouie possible, malgré tout.

L’acceptation : briser les idées reçues sur le deuil et la douleur

Lorsqu’il s’agit d’accepter la douleur persistante, plusieurs idées fausses circulent, et elles peuvent entraver la démarche d’acceptation. Beaucoup associent l’acceptation à une forme de résignation ou à l’idée qu’accepter la douleur signifie s’y soumettre définitivement. Mais dans le cadre du deuil et la douleur, il est important de démystifier ces croyances erronées.

1. « Accepter la douleur, c’est abandonner. » – FAUX

Accepter la douleur persistante dans le cadre du deuil et la douleur ne signifie en aucun cas abandonner. L’acceptation est loin de la résignation. Au contraire, elle est un acte de force et de libération. Cela vous permet de prendre un nouveau départ pour mieux gérer votre souffrance et retrouver un certain équilibre. Accepter ne veut pas dire cesser de lutter, mais plutôt se donner les moyens de vivre autrement, avec la douleur.

2. « Accepter signifie que je me résigne à avoir mal pour toujours. » – FAUX

L’acceptation dans le cadre du deuil et de la douleur ne signifie pas que vous devez vous résigner à une vie de souffrance infinie. Au contraire, accepter c’est reconnaître que la douleur persistante fait désormais partie de votre vie, sans pour autant vous condamner à une existence marquée uniquement par cette souffrance. Vous vous ouvrez ainsi à des solutions et des stratégies pour améliorer votre bien-être malgré tout.

3. « Si j’accepte, c’est que cela me convient. » – FAUX

L’acceptation dans le deuil et la douleur ne veut pas dire que la douleur vous convient ou que vous en êtes satisfait. Il est possible d’accepter une situation sans en être heureux. Accepter, c’est simplement reconnaître la réalité telle qu’elle est et ne pas s’y opposer inutilement. Cela vous permet de dépasser les limitations imposées par la souffrance et d’avancer vers des solutions, même si la douleur persiste.

4. « L’acceptation consiste à mettre de côté ce que je ne PEUX PAS faire pour me concentrer sur ce que je PEUX faire. » – VRAI

Dans le cadre du deuil et la douleur, l’acceptation vous invite à focaliser votre attention sur ce qui reste possible, malgré la souffrance. Au lieu de vous concentrer sur ce que vous ne pouvez plus accomplir, vous vous tournez vers ce qui est encore à votre portée. Cela vous permet de redécouvrir des joies simples et de redonner du sens à votre vie, en vous concentrant sur ce qui peut vous apporter un peu de satisfaction, même avec la douleur.

5. « Accepter, c’est reconnaître que ma douleur ne me définit pas. » – VRAI

Dans le cadre du deuil et la douleur, accepter la souffrance signifie aussi reconnaître que la douleur ne doit pas vous définir. Bien que la douleur soit présente, elle ne doit pas être l’élément central de votre existence. Vous êtes toujours la même personne, avec vos aspirations et vos rêves. L’acceptation vous permet de prendre du recul et d’éviter que la souffrance n’envahisse tout votre être, en vous permettant de vous redéfinir au-delà de la douleur.


Ainsi, dans le deuil et la douleur, accepter n’est pas une fin en soi, mais un processus de libération et de réadaptation. C’est un passage qui permet de gérer la douleur de manière plus autonome, en orientant votre énergie vers des solutions, plutôt que de rester enfermé dans l’idée que la douleur définit qui vous êtes.

Comment traverser le deuil et la douleur de votre vie d’avant ?

Si vous vous reconnaissez dans ces étapes, sachez que vous n’êtes pas seul dans ce processus. Traverser le deuil et la douleur de votre ancienne vie peut sembler accablant, mais il existe des moyens de faire face à cette réalité et de vous en sortir plus fort. Voici quelques conseils pratiques pour avancer vers l’acceptation et la gestion de la douleur :

1. Prenez conscience de votre perte : reconnaître ce que vous avez perdu est une étape essentielle pour avancer.

Le premier pas pour surmonter le deuil et la douleur est de prendre le temps de reconnaître et de nommer ce que vous avez perdu. Cette étape est cruciale, car elle vous permet de comprendre que vous traversez un vrai processus de deuil. Que ce soit la perte de certaines capacités physiques, de votre ancienne vie ou d’une routine quotidienne, accepter cette réalité est fondamental pour aller de l’avant. En reconnaissant votre perte, vous pouvez commencer à comprendre les émotions qui l’accompagnent.

2. Exprimez vos émotions : parlez-en à des proches, des professionnels ou rejoignez un groupe de parole.

Il est essentiel de libérer les émotions liées à le deuil et la douleur. Que vous soyez en colère, triste, frustré ou dans l’incertitude, il est important de ne pas garder ces sentiments pour vous. Parler à des proches, consulter un professionnel ou rejoindre un groupe de parole peut vous aider à sortir de l’isolement et à donner un sens à ce que vous vivez. L’expression émotionnelle vous permet de lâcher prise et d’avancer dans votre cheminement personnel vers l’acceptation.

3. Prenez soin de vous : une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique adaptée) favorise l’adaptation.

Pendant cette période difficile, il est primordial de prendre soin de vous-même, même si cela peut paraître secondaire par rapport à la douleur émotionnelle. Une bonne hygiène de viesommeil réparateur, alimentation équilibrée et activité physique adaptée – favorise non seulement votre bien-être physique, mais vous aide aussi à mieux gérer les émotions liées à le deuil et la douleur. Prendre soin de votre corps permet de renforcer votre résilience face à la souffrance et de mieux supporter les hauts et les bas du processus.

4. Soyez bienveillant envers vous-même : acceptez que ce processus prenne du temps et qu’il soit jalonné de hauts et de bas.

Accepter le deuil et la douleur demande du temps, et il est essentiel de vous montrer bienveillant envers vous-même pendant ce processus. Il n’y a pas de délai précis pour accepter la souffrance, ni de parcours linéaire. Vous traverserez des hauts et des bas, et c’est tout à fait normal. La bienveillance envers soi-même est une clé pour éviter de se juger trop sévèrement et pour avancer à son rythme dans ce chemin difficile.

5. Focalisez-vous sur ce que vous pouvez faire : l’acceptation permet de mieux gérer la douleur et d’améliorer votre bien-être.

L’acceptation de le deuil et la douleur ne consiste pas à ignorer la souffrance, mais à reconnaître ce que vous pouvez encore faire pour améliorer votre qualité de vie. Plutôt que de vous concentrer sur ce que vous ne pouvez plus faire, dirigez votre attention sur ce qui reste possible. Cela peut être une nouvelle activité, un nouveau projet, ou simplement profiter des petites choses qui vous apportent satisfaction. L’acceptation vous aide à trouver des solutions, même dans un contexte de douleur, et à vivre de manière plus autonome face à cette souffrance.


Ces conseils sont des étapes cruciales pour traverser le deuil et la douleur, et pour retrouver un équilibre. Ce n’est pas un chemin facile, mais avec le temps, l’acceptation et le soutien, il est possible de trouver un nouveau sens à sa vie malgré la douleur persistante.

« Rien ne change si on ne change rien » : comprendre et accepter le deuil et la douleur de sa vie d’avant

Accepter le deuil et la douleur de sa vie d’avant est une étape clé pour avancer vers une gestion autonome de la douleur. Cette acceptation n’est pas un acte de résignation, mais plutôt une manière de prendre en main votre bien-être. Rien ne change si on ne change rien : cette phrase résume parfaitement l’idée que pour progresser et sortir de l’inertie de la souffrance, il faut accepter de faire face à la réalité du deuil tout en modifiant votre approche face à la douleur.

Comprendre le processus du deuil et de la douleur

Le deuil et la douleur ne sont pas simplement des émotions que l’on peut ignorer ou repousser. Ils font partie intégrante de votre parcours et doivent être compris avant d’être surmontés. Comprendre que la douleur fait partie de votre réalité, sans chercher à la fuir, est la première étape pour trouver des solutions durables. Cela vous permet de mieux appréhender vos émotions et de les gérer de manière plus sereine.

Ne pas ignorer la douleur, mais apprendre à vivre avec elle

Il ne s’agit pas d’ignorer la douleur ni de prétendre qu’elle n’existe pas. Le deuil et la douleur ne disparaissent pas simplement parce que vous décidez de ne plus y penser. Au contraire, c’est en les acceptant pleinement que vous pouvez commencer à vivre autrement avec. Vous ne cherchez pas à les effacer, mais à apprendre de nouvelles manières de vivre avec elles, de manière plus harmonieuse et plus autonome. Cela peut inclure des pratiques comme la gestion de la douleur par l’hypnose, le coaching, ou même des ajustements dans votre mode de vie.

Reprendre le contrôle sur votre bien-être

Accepter le deuil et la douleur ne signifie pas se laisser contrôler par elles. C’est en reprenant le contrôle sur ce que vous pouvez changer que vous commencez à gérer la douleur de manière plus autonome. Cela implique de se concentrer sur ce que vous pouvez faire, plutôt que sur ce que vous ne pouvez plus. Cela peut être des petits ajustements dans votre quotidien, des changements dans votre discours intérieur, ou encore l’adoption de nouvelles stratégies pour réduire l’impact de la douleur sur votre vie.

Transformer la souffrance en une opportunité de croissance

Il est essentiel de voir le deuil et la douleur non pas comme une fin, mais comme une opportunité de croissance personnelle. En comprenant et en acceptant cette nouvelle réalité, vous vous donnez la possibilité de grandir et de reconnaître ce qui est encore possible. C’est ainsi que vous pouvez non seulement améliorer votre gestion de la douleur, mais aussi votre qualité de vie.


Ainsi, le deuil et la douleur ne sont pas une fatalité, mais un processus que vous pouvez apprendre à comprendre et à intégrer dans votre quotidien. En changeant votre approche de la douleur, vous pouvez reprendre le contrôle et évoluer vers une meilleure gestion de votre bien-être, en vous accordant la possibilité de vivre autrement.

Views: 6

Vous avez trouvé cet article utile et souhaitez approfondir votre chemin vers le bien-être ?

Découvrez mes différentes offres conçues pour vous aider à mieux gérer votre douleur chronique :

👉 Ne manquez pas cette opportunité d’améliorer votre qualité de vie !Si vous avez des questions ou souhaitez discuter de l’option qui vous convient le mieux, n’hésitez pas à me contacter. Ensemble, nous pouvons trouver la solution qui vous aidera à avancer vers un mieux-être durable !

Ecrit par Corine Cliquet

Qui suis-je ? Je suis Corine Cliquet, ancienne infirmière et aujourd'hui coach en gestion de la douleur et conseillère en santé globale. Forte de plus de 20 ans d'expérience dans le domaine de la santé, j'ai choisi d'adopter une approche holistique et humaine pour accompagner les personnes souffrant de douleurs chroniques et de stress. En tant que patiente ressource pour le Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC) et diplômée d'un Diplôme Universitaire en Éducation Thérapeutique du Patient (ETP), j'accompagne les patients dans la compréhension et la gestion de leur douleur en leur proposant des solutions concrètes, adaptées à leur quotidien. Mon travail repose sur des outils comme l'hypnose, la visualisation et des techniques de gestion du stress, afin d’aider chacun à prendre le contrôle de ses douleurs et de retrouver une meilleure qualité de vie. Ce que je propose : 🌟 Ateliers pratiques : Des sessions collectives pour comprendre la douleur et apprendre à la gérer grâce à des outils simples et efficaces. 🌟 Accompagnement personnalisé : Un suivi individuel pour adapter les stratégies à vos besoins spécifiques. 🌟 Programmes de gestion de la douleur : Des parcours sur mesure pour intégrer des techniques comme l’hypnose et d'autres pratiques centrées sur le bien-être. Mon objectif ? Vous aider à reprendre le pouvoir sur votre douleur et votre santé grâce à des outils concrets et une approche positive, bienveillante et ludique.

Articles connexes

0 commentaires

Pin It on Pinterest

Shares
Share This
Aller au contenu principal