Douleur Myofasciale: Affection Méconnue

par | Publié le 20/03/2025 | La douleur chronique

Temps de lecture : 12 minutes

La douleur myofasciale (DFM) est une affection musculo-squelettique fréquente mais souvent sous-diagnostiquée. Elle est causée par des points gâchettes myofasciaux (PGM), qui sont des nœuds musculaires hypersensibles situés dans les muscles squelettiques. Ces points déclenchent des douleurs régionales et peuvent également provoquer une douleur référée, c’est-à-dire une douleur ressentie à distance du point d’origine.

La douleur myofasciale peut toucher n’importe quelle partie du corps et entraîner des dysfonctionnements moteurs, une sensibilité accrue, et parfois des symptômes autonomes, tels que des maux de tête, des bourdonnements d’oreilles ou une transpiration excessive. Bien qu’elle soit extrêmement répandue, cette affection est souvent confondue avec d’autres types de douleurs chroniques, comme la fibromyalgie, l’arthrite ou les troubles neuropathiques. Ce manque de reconnaissance peut conduire à des erreurs de diagnostic et à des traitements inadaptés, laissant les patients dans un état de souffrance prolongée.

Comprendre la douleur myofasciale, identifier ses facteurs déclencheurs et appliquer une prise en charge adaptée sont des éléments essentiels pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette pathologie.

Caractéristiques Cliniques de la Douleur Myofasciale

DOULEUR MYOFACIALE

La douleur myofasciale se manifeste principalement par des douleurs profondes et lancinantes, ressenties à distance du point gâchette (PGM) responsable. Cette caractéristique de douleur référée la différencie d’autres affections musculaires locales et contribue à son diagnostic tardif.

Les points gâchettes myofasciaux peuvent être de deux types :

  • Actifs : Ils provoquent une douleur spontanée, même en l’absence de stimulation.
  • Latents : Ils restent silencieux mais peuvent être activés par la palpation, le stress mécanique ou émotionnel. Ils sont souvent responsables d’une raideur musculaire et d’une perte de mobilité, même sans douleur manifeste (Simons DG, Travell JG, Simons L, The Trigger Point Manual, 1999).

En plus de la douleur myofasciale, les points gâchettes peuvent générer des symptômes sensoriels, autonomes et moteurs, qui compliquent encore le diagnostic.

1. Symptômes Sensoriels

Les points gâchettes myofasciaux influencent le système nerveux et provoquent divers troubles sensoriels, notamment :

  • Hypersensibilité locale : une pression sur le point gâchette entraîne une douleur vive ou une sensation de brûlure.
  • Engourdissement ou picotements dans la région vers laquelle la douleur est référée.
  • Altération de la proprioception : certains patients ressentent un déséquilibre ou une perte de perception du corps dans l’espace (Fricton JR, Kroening R, Haley D, Siegert R, Oral Surg Oral Med Oral Pathol, 1985).

Par exemple, un point gâchette dans les muscles sous-occipitaux peut engendrer une sensation de pression dans la tête, souvent confondue avec une céphalée de tension (Fernández-de-las-Peñas C, Cuadrado ML, Pareja JA, J Head and Face Pain, 2007).

2. Troubles Autonomes

La douleur myofasciale peut également affecter le système nerveux autonome, entraînant des symptômes tels que :

  • Transpiration excessive et réactions vasomotrices (rougeurs, pâleur).
  • Larmoiement persistant ou sécheresse oculaire.
  • Paupière tombante (ptosis).
  • Écoulement nasal et nez bouché.
  • Salivation excessive.
  • Apparition de chair de poule localisée (piloérection réflexe) (Simons DG, Travell JG, Simons L, The Trigger Point Manual, 1999).

Ces symptômes peuvent simuler d’autres pathologies, comme des troubles neurologiques ou des affections ORL. Par exemple, un point gâchette actif dans le sterno-cléido-mastoïdien peut déclencher des bourdonnements d’oreille et un vertige positionnel, souvent pris à tort pour une pathologie de l’oreille interne (McNulty WH, Gevirtz RN, Hubbard DR, Berkoff GM, Psychophysiology, 1994).

3. Troubles Moteurs

Les points gâchettes myofasciaux peuvent perturber la fonction musculaire en générant :

  • Spasmes musculaires involontaires, rendant le muscle rigide et douloureux.
  • Faiblesse musculaire sans atteinte neurologique visible.
  • Perte de coordination et réduction de l’endurance musculaire (Fishbain DA, Goldberg M, Meagher BR, Steele R, Rosomoff H, Pain, 1986).

Par exemple, un point gâchette dans les muscles de la main peut rendre la préemption instable, entraînant des difficultés à saisir ou manipuler des objets (Carlson CR, Okeson JP, Falace DA, Nitz AJ, Lindroth JE, Pain, 1993). De même, un point gâchette dans le quadratus lumborum est une cause fréquente de douleurs lombaires réfractaires, limitant la mobilité du tronc (Ramsook RR, Malanga GA, Curr Pain Headache Rep, 2012).

Implication Clinique

La douleur myofasciale étant multisystémique, elle est souvent mal diagnostiquée. Les patients consultent divers spécialistes (neurologues, rhumatologues, ORL…) sans identification du trouble myofascial sous-jacent. Une examen minutieux des points gâchettes et une compréhension des schémas de douleur référée sont essentiels pour établir un diagnostic précis et éviter des traitements inappropriés (Reeves JL, Jaeger B, Graff-Radford SB, Pain, 1986).

L’importance de la reconnaissance et de la prise en charge précoce des points gâchettes est capitale pour éviter la chronicisation de la douleur myofasciale et ses complications.

Prévalence et Diagnostic de la Douleur Myofasciale

diagnostic de la douleur myofacial

Une cause fréquente mais sous-diagnostiquée

La douleur myofasciale est une cause très fréquente de douleur chronique. Pourtant, elle est souvent mal reconnue et sous-diagnostiquée. Une étude réalisée en médecine interne générale a révélé que 30 % des patients souffrant de douleurs avaient en réalité une douleur myofasciale comme cause principale, mais ce diagnostic n’avait pas été posé par les médecins de premier recours (Skootsky et al., 1989).

Dans les spécialités médicales plus ciblées, la prévalence est encore plus marquée. Par exemple, dans une clinique universitaire spécialisée en douleurs orofaciales, 54,2 % des patients ont été diagnostiqués avec une douleur myofasciale comme cause principale (Fricton et al., 1985). Une autre étude a montré que dans un programme hospitalier de gestion de la douleur chronique, 85 % des patients présentaient une douleur myofasciale due à des points gâchettes (Fishbain et al., 1986).

Ces chiffres mettent en évidence un problème majeur : de nombreux patients souffrant de douleur myofasciale consultent plusieurs spécialistes sans recevoir de diagnostic précis. En conséquence, ils subissent des examens et des traitements inutiles, tels que des injections péridurales, des blocs nerveux ou encore la prescription excessive de médicaments antalgiques.

Les défis du diagnostic

Le diagnostic de la douleur myofasciale repose principalement sur l’examen clinique, car il n’existe pas d’imagerie ou de test sanguin spécifique pour identifier cette affection. Il est donc essentiel que les praticiens soient formés à la palpation des points gâchettes myofasciaux (PGM) et à la reconnaissance des schémas de douleur référée.

Les caractéristiques clés pour établir le diagnostic sont les suivantes :

  1. Présence de bandes tendues dans le muscle squelettique.
  2. Sensibilité douloureuse focale sur un point précis (le point gâchette).
  3. Reproduction de la douleur habituelle du patient lors de la palpation.
  4. Schéma de douleur référée spécifique qui suit des trajets connus et reproductibles (Travell et Simons, 1999).

Janet Travell et David Simons, deux figures majeures dans l’étude de la douleur myofasciale, ont cartographié les principaux schémas de douleur référée en fonction des points gâchettes présents dans les muscles squelettiques. Leur ouvrage de référence, Travell & Simons’ Myofascial Pain and Dysfunction: The Trigger Point Manual (1999), est aujourd’hui une référence incontournable pour les cliniciens spécialisés.

Les erreurs diagnostiques fréquentes

Le manque de reconnaissance de la douleur myofasciale entraîne souvent une confusion avec d’autres pathologies, comme :

  • La fibromyalgie, qui est une douleur diffuse alors que la douleur myofasciale est régionale.
  • Les douleurs neuropathiques, alors que la douleur myofasciale est d’origine musculaire.
  • Les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), alors que la cause principale peut être des points gâchettes myofasciaux dans les muscles de la mastication (Fricton et al., 1985).

Les avancées dans le diagnostic

Les nouvelles recherches sur l’électromyographie à l’aiguille (EMG) ont montré que les points gâchettes actifs présentent une activité électrique spontanée, contrairement aux muscles sains (Hubbard et Berkoff, 1993). D’autres études ont également révélé que des substances inflammatoires comme la substance P et le CGRP sont présentes en concentration plus élevée dans les points gâchettes (Shah et al., 2008), ce qui ouvre des pistes pour de futurs outils diagnostiques plus précis.

Conclusion

Le diagnostic de la douleur myofasciale repose sur une approche clinique rigoureuse et une bonne connaissance des schémas de douleur référée. Malheureusement, cette pathologie reste encore méconnue, ce qui entraîne une errance diagnostique et un manque de reconnaissance par les professionnels de santé. Une meilleure formation des cliniciens et une sensibilisation accrue aux points gâchettes permettraient d’améliorer la prise en charge de cette affection fréquente et invalidante.

Causes et Facteurs de Déclenchement de la Douleur Myofasciale

Les points gâchettes myofasciaux (PGM) peuvent se former suite à divers facteurs influençant l’apparition et la persistance de la douleur myofasciale. Ces facteurs peuvent être mécaniques, métaboliques, inflammatoires ou psychologiques, et doivent être identifiés pour une prise en charge efficace (Travell et Simons, The Trigger Point Manual).

Traumatismes aigus

Un traumatisme musculaire est un facteur déclencheur majeur dans l’apparition de la douleur myofasciale. Lors d’un choc, d’une chute ou d’un accident, certains muscles contractés en réaction protectrice peuvent développer des points gâchettes actifs qui transmettent la douleur à distance (Skootsky et al., Western Journal of Medicine).

Le coup du lapin est un exemple classique : un accident de voiture peut provoquer des PGM cervicaux, générant des douleurs irradiantes vers la tête, les épaules et le dos (Fricton et al., Oral Surg Oral Med Oral Pathol).

Des microtraumatismes répétés, comme soulever des objets lourds ou tenir la mâchoire ouverte trop longtemps chez le dentiste, peuvent également activer des PGM latents préexistants (Reeves et al., Pain).

Une immobilisation prolongée après une blessure empêche la libération des tensions musculaires et favorise la persistance de la douleur (Fishbain et al., Pain).

Surcharge musculaire chronique

Une mauvaise posture prolongée et une mécanique corporelle inadaptée sont des causes fréquentes de douleur myofasciale (Fricton, Curr Rev Pain).

L’utilisation d’un ordinateur en est un parfait exemple. Une position tête penchée vers l’avant augmente considérablement la charge sur les muscles cervicaux, sollicitant de manière excessive les trapèzes et les muscles de la nuque (Fernández-de-las-Peñas et al., J Head and Face Pain).

Les mouvements répétitifs liés au travail quotidien, comme l’usage intensif du clavier et de la souris, sont des facteurs aggravants qui favorisent l’installation des PGM (Carlson et al., Pain).

Le port de charges lourdes, comme un sac à dos ou un sac à main, exerce une tension excessive sur les trapèzes supérieurs et le levator scapulae, ce qui entraîne l’apparition de douleurs chroniques (Hong et al., J Musculoskeletal Pain).

Les déséquilibres musculaires sont également une cause importante. Une sollicitation excessive d’un muscle, comme le quadriceps, sans renforcement de son muscle antagoniste, les ischio-jambiers, crée un déséquilibre qui favorise la formation de PGM myofasciaux (Travell et Simons, The Trigger Point Manual).

Affections douloureuses chroniques

La douleur myofasciale peut être secondaire à d’autres pathologies douloureuses qui entretiennent et renforcent l’activation des points gâchettes (Fricton et al., Oral Surg Oral Med Oral Pathol).

Les troubles articulaires comme l’arthrose cervicale ou les douleurs temporo-mandibulaires (ATM) peuvent déclencher une contraction musculaire persistante, favorisant l’apparition de PGM satellites (Shah et al., Arch Phys Med Rehabil).

Les migraines et céphalées de tension sont souvent liées à la présence de PGM dans les muscles trapèzes, sterno-cléido-mastoïdien et temporaux (Fernández-de-las-Peñas et al., J Head and Face Pain).

Les douleurs neuropathiques et inflammatoires, comme la névralgie post-zostérienne, les douleurs post-chirurgicales et les infections chroniques, peuvent maintenir l’activité des points gâchettes et rendre la prise en charge plus complexe (McNulty et al., Psychophysiology).

Stress et Facteurs Psychologiques

Le stress émotionnel et la douleur myofasciale sont étroitement liés. Une tension musculaire prolongée causée par le stress favorise l’apparition et la persistance des PGM actifs (Ge et al., Clin Neurophysiol).

L’activation prolongée du système nerveux sympathique augmente la sensibilité des points gâchettes et aggrave la douleur (Chung et al., Am J Phys Med Rehabil).

Certaines personnes développent des contractions involontaires en réponse au stress, comme le serrement des mâchoires ou la crispation des épaules, qui favorisent la formation de PGM (Hong et al., J Musculoskeletal Pain).

Un sommeil de mauvaise qualité altère également la récupération musculaire et contribue au maintien de la douleur myofasciale (Hubbard et Berkoff, Spine).

Carences Nutritionnelles et Troubles Métaboliques

Des déséquilibres nutritionnels et métaboliques influencent directement la réactivité musculaire et la persistance de la douleur myofasciale (Simons et al., The Trigger Point Manual).

Les carences en vitamines B1, B6, B12 et en acide folique peuvent affecter la transmission nerveuse et altérer la récupération musculaire (Shah et al., J Appl Physiol).

Un déficit en fer et en magnésium aggrave la fatigue musculaire et augmente l’irritabilité des points gâchettes (Kuan et al., Am J Phys Med Rehabil).

L’hypothyroïdie légère ralentit le métabolisme musculaire et favorise l’apparition de tensions persistantes (McNulty et al., Psychophysiology).

L’hypoglycémie récurrente entraîne une production excessive d’hormones de stress, ce qui intensifie l’activation des PGM (Gevirtz et al., Pain).

Conclusion

Les facteurs déclencheurs de la douleur myofasciale sont nombreux et souvent interconnectés. Une approche globale et individualisée est essentielle pour traiter ces causes sous-jacentes. L’association de techniques musculaires, de corrections posturales, de gestion du stress et d’une alimentation équilibrée permet une prise en charge plus efficace.

Une meilleure compréhension de ces mécanismes par les professionnels de santé permettrait d’améliorer le diagnostic et la qualité de vie des patients souffrant de douleur myofasciale (Travell et Simons, The Trigger Point Manual).

Traitements et Gestion de la Douleur Myofasciale

Approche Thérapeutique

Le traitement de la douleur myofasciale dépend de sa chronicité et des facteurs perpétuels qui l’alimentent. Une prise en charge efficace repose sur une combinaison de techniques ciblées et d’un travail sur les habitudes de vie.

  • Douleur aiguë : Lorsque la douleur myofasciale est récente, limitée à un ou deux muscles et présente depuis moins de quatre mois, elle peut être traitée efficacement par des méthodes localisées telles que :
    • Massages et étirements des tissus profonds.
    • Injections de points gâchettes avec anesthésiques locaux.
    • Thérapies de relaxation musculaire pour prévenir la chronicisation.
  • Douleur chronique : Une douleur myofasciale persistante (plus de quatre mois), touchant plusieurs groupes musculaires et influencée par des facteurs psychologiques et physiologiques, nécessite une gestion globale :
    • Correction des facteurs perpétuels (posture, stress, alimentation).
    • Pratiques régulières de thérapies manuelles et d’exercices spécifiques.
    • Suivi multidisciplinaire (kinésithérapeutes, ostéopathes, hypnothérapeutes).

Stratégies de Traitement

1. Techniques Physiques

  • Étirements et massages des tissus profonds :
    • Favorisent la détente musculaire et réduisent les nœuds myofasciaux.
    • Permettent de relâcher les bandes tendues responsables de la douleur.
    • Peuvent être effectués manuellement ou à l’aide d’outils spécifiques.
  • Thérapie de libération myofasciale :
    • Technique manuelle visant à dissoudre les tensions musculaires profondes.
    • Utilise une pression prolongée sur les points gâchettes pour réduire la douleur.
  • Utilisation d’appareils de massage :
    • Theracane, balles de tennis, rouleaux de massage pour stimuler les muscles affectés.
    • Techniques d’auto-massage pour compléter le traitement à domicile.

2. Thérapies Spécifiques aux Points Gâchettes

  • Spray et étirement :
    • Méthode combinant l’application d’un spray réfrigérant sur la peau et un étirement musculaire progressif.
    • Le froid réduit la sensibilité du muscle et permet un meilleur relâchement.
    • Technique efficace pour restaurer la mobilité et réduire la douleur myofasciale.
  • Injections de points gâchettes :
    • Utilisation d’anesthésiques locaux ou technique de « dry needling ».
    • La ponction ciblée stimule la détente du muscle et favorise la réduction des tensions.
    • Essentielle dans les cas de douleur myofasciale chronique et résistante.

3. Correction des Facteurs Perpétuels

Un traitement efficace de la douleur myofasciale nécessite l’élimination des facteurs déclencheurs et perpétuels.

  • Améliorer la posture et la mécanique corporelle :
    • Une mauvaise posture entraîne une surcharge musculaire chronique, augmentant le risque d’activation des points gâchettes.
    • Adapter son poste de travail, éviter les mouvements répétitifs, et corriger les déséquilibres musculaires est essentiel.
    • Apprentissage des gestes et postures adaptés en kinésithérapie.
  • Gérer le stress et les troubles du sommeil :
    • Le stress psychologique augmente l’activité électrique des points gâchettes, rendant la douleur plus intense.
    • Techniques recommandées :
      • Méditation et respiration profonde.
      • Hypnose et relaxation musculaire progressive.
      • Amélioration de la qualité du sommeil par des routines adaptées.
  • Maintenir une alimentation équilibrée et traiter les déficits nutritionnels :
    • Une carence en fer, calcium, magnésium, potassium ou vitamines B peut perturber le métabolisme musculaire.
    • Adopter une alimentation riche en nutriments essentiels permet de réduire l’irritabilité musculaire.
    • En cas de déficit avéré, une supplémentation adaptée peut être envisagée sous suivi médical.

Conclusion

La prise en charge de la douleur myofasciale ne se limite pas à un traitement symptomatique. Une approche globale, intégrant thérapies physiques, correction des habitudes de vie, et gestion des facteurs perpétuels, est essentielle pour réduire durablement la douleur et améliorer la qualité de vie des patients.

Conclusion : Vers une Meilleure Prise en Charge de la Douleur Myofasciale

La douleur myofasciale est une affection répandue mais encore largement sous-diagnostiquée, ce qui entraîne une souffrance prolongée pour de nombreux patients. Malgré son impact significatif sur la qualité de vie, elle est souvent mal reconnue par les professionnels de santé, conduisant à des erreurs de diagnostic et des traitements inadaptés.

L’un des principaux défis liés à la douleur myofasciale réside dans sa confusion avec d’autres pathologies chroniques. De nombreux patients se retrouvent dans un parcours médical long et frustrant, consultant divers spécialistes (rhumatologues, neurologues, dentistes, etc.) sans recevoir de prise en charge adaptée. Plusieurs études ont montré que jusqu’à 85 % des patients pris en charge en centre de gestion de la douleur souffrent principalement de douleur myofasciale, mais qu’elle n’a pas été correctement diagnostiquée lors des consultations initiales.

Importance d’un Diagnostic Précis

Un diagnostic précoce et précis est essentiel pour éviter des années de souffrance et de traitements inefficaces. La douleur myofasciale présente des schémas de douleur référée prévisibles, ce qui signifie qu’une connaissance approfondie de ces schémas permet d’identifier plus facilement les points gâchettes myofasciaux à l’origine des symptômes. Les travaux de Travell et Simons ont démontré que l’analyse des schémas de douleur référée est un outil diagnostique clé pour différencier la douleur myofasciale des autres pathologies musculo-squelettiques.

Les professionnels de santé doivent être formés à la reconnaissance des points gâchettes, en utilisant des techniques telles que la palpation des bandes tendues, l’identification des réactions de contraction locales et la confirmation du schéma de douleur référée.

Traitements et Gestion de la Douleur Myofasciale

Une approche efficace repose sur la combinaison de plusieurs stratégies :

  1. Traitements physiques ciblés :
    • Étirements musculaires et thérapies myofasciales pour relâcher les tensions musculaires.
    • Injections de points gâchettes ou dry needling pour désactiver les PGM actifs.
    • Massage des tissus profonds et techniques de libération myofasciale pour améliorer la circulation sanguine et favoriser la guérison.
  2. Correction des facteurs perpétuels :
    • Posture et mécanique corporelle : Une posture inadéquate surcharge certains muscles et favorise le développement des points gâchettes. L’éducation posturale est donc cruciale pour prévenir et gérer la douleur myofasciale.
    • Gestion du stress et des émotions : Le stress psychologique peut activer ou aggraver les points gâchettes. Des études ont démontré que la stimulation du système nerveux sympathique par le stress augmente l’activité électrique des PGM. Des techniques de relaxation, méditation et hypnose peuvent aider à réduire cette activation.
    • Sommeil et régulation métabolique : Une mauvaise qualité de sommeil contribue à la persistance de la douleur. La prise en charge des troubles du sommeil et des carences nutritionnelles (fer, calcium, magnésium, vitamines B) est essentielle pour améliorer la récupération musculaire.

Sensibilisation et Formation des Professionnels de Santé

Le manque de reconnaissance de la douleur myofasciale est l’un des principaux obstacles à une prise en charge efficace. Les médecins généralistes, spécialistes et kinésithérapeutes doivent être mieux formés à l’identification des points gâchettes, à la palpation clinique et aux techniques de traitement adaptées.

Des études montrent que lorsque la douleur myofasciale est diagnostiquée à un stade précoce, la prise en charge est simple et efficace, évitant ainsi l’errance médicale et les traitements invasifs inutiles (injections, chirurgies, traitements médicamenteux lourds).

Vers une Meilleure Prise en Charge Globale

L’intégration d’une approche multidisciplinaire associant médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes, psychologues et nutritionnistes est essentielle pour traiter efficacement la douleur myofasciale. L’objectif est de ne plus seulement traiter les symptômes, mais de s’attaquer aux causes sous-jacentes et aux facteurs perpétuels qui alimentent la douleur.

Enfin, les patients doivent être acteurs de leur propre guérison en adoptant des stratégies d’autogestion, telles que l’amélioration de la posture, des exercices d’étirement réguliers, la gestion du stress et une alimentation équilibrée.

En résumé, une meilleure sensibilisation des professionnels de santé et du public, combinée à une prise en charge précoce et adaptée, permettrait de réduire la prévalence de la douleur myofasciale chronique et d’améliorer significativement la qualité de vie des patients concernés.

Ecrit par Corine Cliquet

Corine Cliquet, ancienne infirmière et aujourd'hui coach en gestion de la douleur et conseillère en santé globale. Forte de plus de 20 ans d'expérience dans le domaine de la santé, j'ai choisi d'adopter une approche holistique et humaine pour accompagner les personnes souffrant de douleurs chroniques et de stress. En tant que patiente ressource pour le Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC) et diplômée d'un Diplôme Universitaire en Éducation Thérapeutique du Patient (ETP), j'accompagne les patients dans la compréhension et la gestion de leur douleur en leur proposant des solutions concrètes, adaptées à leur quotidien. Mon travail repose sur des outils comme l'hypnose, la visualisation et des techniques de gestion du stress, afin d’aider chacun à prendre le contrôle de ses douleurs et de retrouver une meilleure qualité de vie. Ce que je propose : 🌟 Ateliers pratiques : Des sessions collectives pour comprendre la douleur et apprendre à la gérer grâce à des outils simples et efficaces. 🌟 Accompagnement personnalisé : Un suivi individuel pour adapter les stratégies à vos besoins spécifiques. 🌟 Programmes de gestion de la douleur : Des parcours sur mesure pour intégrer des techniques comme l’hypnose et d'autres pratiques centrées sur le bien-être. Mon objectif ? Vous aider à reprendre le pouvoir sur votre douleur et votre santé grâce à des outils concrets et une approche positive, bienveillante et ludique.

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