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Douleur persistante après 1 accouchement

par | Mis à jour le 16/09/2025 | Publié le 18/06/2025 | SDRC/algodystrophie chez les femmes

Table des matières
Temps de lecture : 14 minutes

La douleur persistante après 1 accouchement est une réalité vécue par un nombre considérable de femmes, bien au-delà des désagréments initiaux du post-partum. Loin d’être une simple gêne passagère, cette souffrance peut s’installer durablement, impactant profondément le quotidien des jeunes mères. Qu’elle prenne la forme de douleurs pelviennes, de lombalgies chroniques, de coccygodynie ou encore de douleurs articulaires et de problèmes liés à la cicatrisation (épisiotomie, césarienne), elle est malheureusement trop souvent minimisée, voire banalisée, par l’entourage et parfois même par les professionnels de santé. Cette banalisation conduit à un sous-diagnostic criant, retardant ainsi l’accès à une prise en charge adaptée et efficace.

Les conséquences de cette douleur silencieuse peuvent être dévastatrices, allant de la difficulté à s’occuper du bébé à un isolement social, en passant par des troubles du sommeil, une altération de l’intimité du couple et un risque accru de dépression post-partum. Il est donc urgent de briser ce tabou et de reconnaître cette problématique comme un véritable enjeu de santé publique, afin d’offrir aux femmes le soutien et les soins qu’elles méritent pour vivre pleinement leur maternité.

Qu’est-ce que la Douleur Persistante Après 1 Accouchement ? Définition et Prévalence

La douleur persistante après un accouchement n’est pas une simple gêne ; c’est une condition médicale qui mérite une reconnaissance et une prise en charge spécifiques

1.1. Définition Clinique de la Douleur Chronique Post-Partum

La douleur persistante après un accouchement, également appelée douleur chronique post-partum, se distingue des douleurs aiguës, normales et transitoires des premiers jours (liées aux contractions utérines ou à la cicatrisation). Elle se caractérise par sa durée, qui excède généralement trois à six mois après la naissance, et par son impact significatif sur la fonctionnalité et la qualité de vie de la femme. Elle peut être constante, intermittente, ou ne se manifester que lors de certaines activités (marche, efforts, rapports sexuels). Ce passage de l’aigu au chronique est un processus complexe influencé par divers facteurs biologiques et psychologiques.

1.2. Des Chiffres Alarmants, mais Largement Sous-Estimés

La douleur persistante après un accouchement n’est pas un phénomène marginal ; les statistiques actuelles sont éloquentes. De nombreuses études révèlent une prévalence significative, bien que les chiffres varient selon les régions et les méthodologies. Par exemple, des recherches indiquent que jusqu’à 20% des femmes peuvent encore souffrir de douleurs pelviennes chroniques un an après un accouchement. Ce n’est pas anodin quand on sait le rôle central de cette zone pour le corps féminin et ses fonctions quotidiennes.

Cependant, ces chiffres, aussi préoccupants soient-ils, ne sont probablement que la pointe de l’iceberg. Il existe un sous-signalement massif de la part des femmes, souvent par honte, par culpabilité, ou par la croyance erronée que la douleur est « normale » après la maternité. Les jeunes mères, déjà accaparées par les exigences du nouveau-né, peuvent hésiter à exprimer leur souffrance physique, de peur d’être perçues comme faibles ou ingrates. Ce phénomène est accentué par un sous-diagnostic fréquent de la part des professionnels de santé, parfois mal formés à identifier et à valider ces douleurs spécifiques.

Pour mieux saisir l’ampleur du problème, il est utile de comparer la douleur persistante après un accouchement à d’autres affections chroniques. Le pourcentage de femmes touchées par des douleurs persistantes est comparable, voire supérieur, à celui de certaines maladies chroniques plus médiatisées, comme le diabète de type 2 ou certaines formes d’arthrite. Pourtant, le niveau de reconnaissance, de recherche et de financement pour la prise en charge de la douleur post-partum reste bien en deçà. Cette disparité souligne l’urgence de mieux comprendre et de valider cette souffrance pour les millions de femmes concernées.

2. Les Multiples Visages de la Douleur Persistante Après un Accouchement : Typologies et Origines

accouchement
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Doctor examining pregnant woman during delivery while man holding her hand in operating room

La douleur persistante après un accouchement peut revêtir de nombreuses formes, chacune avec ses spécificités et ses causes. Identifier précisément l’origine de la souffrance est la première étape vers une prise en charge efficace.

2.1. Douleurs Périnéales et Pelviennes Chroniques : Un Fardeau Intime

Ces douleurs sont parmi les plus fréquentes et les plus impactantes sur la qualité de vie, notamment sexuelle.

2.1.1. Douleur liée à l’épisiotomie ou aux déchirures périnéales

Les cicatrices résultant d’une épisiotomie ou d’une déchirure périnéale peuvent devenir une source de douleur persistante après un accouchement. Elles peuvent être fibreuses, rétractiles, hypersensibles au toucher ou à la pression, et provoquer des douleurs à la marche, en position assise, ou lors des rapports sexuels. La formation d’un névrome (masse de tissu nerveux) sur la cicatrice peut également générer des douleurs intenses et localisées.

2.1.2. Douleur liée à la césarienne

La cicatrice de césarienne peut être à l’origine de douleurs chroniques de plusieurs types :

  • Adhérences post-chirurgicales : Des bandes de tissu cicatriciel peuvent se former entre les organes abdominaux et pelviens, entraînant des douleurs, parfois digestives ou gynécologiques.
  • Névrome cicatriciel : Une douleur localisée et parfois irradiante, causée par une lésion ou une irritation nerveuse au niveau de la cicatrice.
  • Endométriose sur cicatrice de césarienne : Plus rare, du tissu endométrial peut s’implanter dans la cicatrice, provoquant des douleurs cycliques ou permanentes.

2.1.3. Dysfonction du plancher pelvien

Le plancher pelvien est fortement sollicité pendant la grossesse et l’accouchement. Une hypertonie périnéale (muscles trop contractés, souvent en réponse à la douleur) peut créer un cercle vicieux de souffrance, entraînant aussi des difficultés urinaires, défécatoires ou des dyspareunies. À l’inverse, une hypotonie (faiblesse) peut causer des sensations de pesanteur ou favoriser des prolapsus d’organes pelviens, générateurs de douleur.

2.1.4. Endométriose et adénomyose

Des pathologies comme l’endométriose ou l’adénomyose, préexistantes ou révélées par les changements hormonaux post-partum, peuvent être une cause sous-jacente de douleur persistante après un accouchement.

2.2. Douleurs Musculo-Squelettiques : Le Corps sous Pression

Le corps subit d’importantes modifications durant la grossesse et l’accouchement, qui peuvent laisser des séquelles douloureuses.

2.2.1. Lombalgies et sciatiques persistantes

Les changements posturaux (hyperlordose lombaire) et l’hyperlaxité ligamentaire due à la relaxine peuvent perdurer, fragilisant la colonne vertébrale. Des lésions discales (hernies) ou des dysfonctions des articulations sacro-iliaques sont des causes fréquentes de douleur persistante après un accouchement.

2.2.2. Coccygodynie : la douleur au siège

La douleur au coccyx est souvent la conséquence d’un traumatisme obstétrical direct (chute sur le dos, accouchement difficile, utilisation d’instruments) qui peut entraîner une luxation, une fracture ou une inflammation chronique de cette zone.

2.2.3. Pubalgie et douleurs de la symphyse pubienne

La dysfonction de la symphyse pubienne (SPD), une instabilité de l’articulation à l’avant du bassin, très fréquente pendant la grossesse, peut persister après l’accouchement, rendant la marche, la montée d’escaliers ou les changements de position extrêmement douloureux. Des lésions ligamentaires peuvent également être en cause.

2.2.4. Diastase des grands droits

Bien que moins directement douloureuse, une séparation importante des muscles abdominaux (diastase) peut compromettre la stabilité du tronc et contribuer aux douleurs lombaires et pelviennes.

2.3. Névralgies : Quand les Nerfs Crient

La compression ou l’étirement de nerfs pendant la grossesse ou un accouchement peut entraîner des douleurs neuropathiques persistantes. Les plus connues incluent la névralgie pudendale (douleur dans le périnée, aggravée en position assise, avec sensations de brûlure, picotements, engourdissements) ou d’autres névralgies des membres inférieurs.

2.4. Autres Causes et Conditions Associées

Plus rarement, des infections chroniques, l’exacerbation de pathologies préexistantes comme la fibromyalgie, ou des troubles vasculaires pelviens peuvent également contribuer à la douleur persistante après un accouchement.

3. Les Conséquences Dévastatrices de la Douleur Persistante Après un Accouchement

L’impact de la douleur persistante après un accouchement dépasse largement la sphère physique et peut avoir des répercussions profondes et dévastatrices sur tous les aspects de la vie d’une jeune mère et de sa famille.

3.1. Un Corps Entravé : L’Impact Physique et Fonctionnel

La douleur constante ou récurrente limite considérablement la capacité de la femme à mener ses activités quotidiennes. Porter, nourrir, changer ou simplement jouer avec le bébé peut devenir une épreuve. Les gestes simples comme marcher, se tenir debout ou s’asseoir deviennent des sources d’angoisse. Cette limitation physique s’accompagne souvent d’une fatigue chronique intense, la douleur perturbant un sommeil déjà fragmenté par les besoins du nouveau-né, créant un cercle vicieux d’épuisement. L’intimité est également touchée, la dyspareunie (douleur lors des rapports sexuels) étant une conséquence fréquente, entraînant une diminution de la libido et des tensions au sein du couple.

3.2. Un Esprit Épuisé : L’Impact Psychologique et Émotionnel

La douleur persistante après un accouchement est un facteur de stress majeur. Elle peut provoquer une anxiété accrue, une irritabilité, et des sautes d’humeur fréquentes. Le risque de développer ou d’aggraver une dépression post-partum est significativement plus élevé chez les femmes souffrant de douleurs chroniques. Le sentiment d’isolement, de frustration, et la culpabilité de ne pas « être une bonne mère » ou de ne pas profiter pleinement de cette période, rongent l’estime de soi et l’image corporelle.

3.3. Des Liens Affaiblis : Impact sur la Relation Mère-Enfant et la Dynamique Familiale

La douleur constante peut entraver la création d’un lien d’attachement serein entre la mère et son bébé. La mère, accaparée par sa souffrance, peut se sentir moins disponible physiquement et émotionnellement pour interagir et jouer avec son enfant. Au sein du couple, la douleur peut générer de l’incompréhension, des frustrations et des tensions, exacerbées par la diminution de l’intimité. La famille proche peut se sentir impuissante, ajoutant une charge émotionnelle à l’ensemble du foyer.

3.4. Conséquences Socio-Économiques : Un Frein à la Vie Professionnelle

La douleur persistante après un accouchement peut rendre difficile, voire impossible, la reprise du travail, entraînant des arrêts maladie prolongés et une précarité financière. Le coût des consultations spécialisées, des traitements non remboursés ou des thérapies complémentaires peut également peser lourdement sur le budget familial.


4. Le Diagnostic de la Douleur Persistante Après un Accouchement : Un Chemin Complexe mais Essentiel

Identifier précisément l’origine de la douleur persistante après un accouchement est une étape cruciale pour mettre en place un traitement efficace. Ce processus nécessite rigueur et empathie.

4.1. L’Anamnèse et l’Écoute : La Base du Diagnostic

Le point de départ est toujours une écoute attentive et non-jugeante de la patiente. Le professionnel de santé doit prendre le temps de recueillir une histoire détaillée de la douleur : son début exact (souvent lié à l’accouchement ou à une période post-partum précise), sa localisation précise, son intensité (évaluée à l’aide d’échelles de douleur comme l’EVA), ses caractéristiques (brûlure, élancement, pesanteur, picotements), les facteurs qui l’aggravent ou la soulagent. Il est également essentiel de documenter les antécédents obstétricaux (type d’accouchement, complications), chirurgicaux, médicaux et psychologiques. L’impact de la douleur sur la vie quotidienne (sommeil, humeur, activités, sexualité) doit être systématiquement exploré.

4.2. L’Examen Clinique Approfondi : Au-delà des Apparences

Un examen physique complet est indispensable. Il inclut une évaluation posturale globale, une analyse de la marche et de la statique. Le praticien doit procéder à une palpation minutieuse des muscles abdominaux, du bassin, des articulations sacro-iliaques et de la colonne vertébrale, à la recherche de points de tension, de douleur ou de dysfonction. Un examen périnéal (si la douleur le permet et si pertinent) est souvent nécessaire : inspection des cicatrices (épisiotomie, déchirure, césarienne), palpation des muscles du plancher pelvien pour rechercher des points gâchettes, des zones d’hypertonie ou d’hypotonie, et évaluation de la force et de la coordination musculaire. Des tests spécifiques (neurologiques, orthopédiques) sont réalisés pour identifier l’origine ligamentaire, articulaire ou nerveuse des douleurs.

4.3. Examens Complémentaires : Quand l’Imagerie et les Tests Sont Utiles

Pour affiner le diagnostic de la douleur persistante après un accouchement, des examens complémentaires peuvent être nécessaires :

  • Échographie pelvienne : Permet d’évaluer les organes pelviens, de visualiser les cicatrices (notamment de césarienne), de rechercher des kystes ovariens ou des signes d’endométriose.
  • Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) : Très utile pour une visualisation détaillée du coccyx, du bassin, des lésions discales, des adhérences post-césarienne, ainsi que de certains nerfs pour identifier d’éventuelles compressions.
  • Électromyogramme (EMG) : Indiqué en cas de forte suspicion de compression ou de lésion nerveuse (par exemple, pour une névralgie pudendale).
  • Tests sanguins : Peuvent être prescrits pour éliminer des causes inflammatoires, infectieuses ou auto-immunes plus rares.

4.4. Le Défi du Diagnostic Différentiel

Le diagnostic de la douleur persistante après un accouchement est souvent un défi. Il est crucial d’éliminer d’autres pathologies qui pourraient mimer cette douleur, telles que les infections urinaires récurrentes, le syndrome du côlon irritable, la fibromyalgie non spécifiquement liée à la grossesse, ou d’autres affections gynécologiques. Une démarche diagnostique rigoureuse est donc essentielle pour garantir une prise en charge ciblée et efficace.


5. Gérer la Douleur Persistante Après un Accouchement : Une Approche Holistique et Multidisciplinaire

La prise en charge de la douleur persistante après un accouchement est complexe et ne se résout que rarement par une solution unique. Une approche holistique et multidisciplinaire est la clé du succès.

5.1. L’Approche Multidisciplinaire : La Clé de Voûte

La gestion efficace de la douleur persistante après un accouchement exige une collaboration étroite entre divers spécialistes : gynécologues-obstétriciens, médecins de la douleur, kinésithérapeutes spécialisés en pelvi-périnéologie, ostéopathes, psychologues, sages-femmes, et parfois urologues ou gastro-entérologues. Les centres d’évaluation et de traitement de la douleur chronique (CETD) sont souvent les lieux les plus adaptés pour coordonner cette prise en charge complexe, offrant une expertise globale et un suivi cohérent.

5.2. Les Traitements Physiques et de Rééducation : Restaurer l’Équilibre Corporel

Ces approches sont fondamentales pour soulager la douleur persistante après un accouchement.

5.2.1. Rééducation périnéale et pelvienne spécialisée

Indispensable, elle vise à restaurer la fonction du plancher pelvien. Les techniques incluent le relâchement musculaire (par massages manuels, étirements) pour les périnées hypertoniques, le biofeedback pour aider la femme à prendre conscience et à mieux contrôler les muscles de son plancher pelvien, l’électrostimulation pour renforcer les muscles affaiblis ou favoriser leur relâchement. La mobilisation des cicatrices (épisiotomie, déchirure, césarienne) est cruciale pour prévenir et traiter les adhérences et les douleurs qui en découlent.

5.2.2. Kinésithérapie et Ostéopathie

Ces disciplines travaillent à corriger les déséquilibres posturaux induits par la grossesse et l’allaitement, qui peuvent contribuer à la douleur persistante après un accouchement. Elles se concentrent sur la mobilisation douce du bassin, de la colonne vertébrale et des articulations périphériques. Le renforcement musculaire ciblé, notamment des muscles profonds du tronc (transverse de l’abdomen), est essentiel pour améliorer la stabilité et réduire les douleurs lombaires. Des techniques de relaxation et de gestion des tensions musculaires globales sont également utilisées.

5.2.3. Exercices physiques adaptés

La reprise progressive et guidée d’activités physiques douces est encouragée. Le yoga, le Pilates, la natation ou la marche, adaptés aux capacités et à la douleur de la femme, peuvent améliorer la mobilité, renforcer les muscles et réduire la douleur.

5.3. Les Approches Médicamenteuses : Soulager la Souffrance

La pharmacologie intervient pour gérer les symptômes de la douleur persistante après un accouchement.

  • Antalgiques : De différents paliers (paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens sur une courte durée et si non contre-indiqués).
  • Myorelaxants : Pour soulager les spasmes musculaires intenses.
  • Médicaments anti-neuropathiques : Tels que la gabapentine ou la prégabaline, spécifiquement indiqués pour les douleurs d’origine nerveuse (névralgies).
  • Infiltrations ciblées : Blocs nerveux (par exemple, bloc du nerf pudendal), infiltrations coccygiennes ou lombaires avec des anesthésiques locaux et/ou des corticoïdes peuvent apporter un soulagement localisé.

5.4. Les Thérapies Complémentaires et Alternatives : Une Aide Précieuse au Bien-Être

Ces approches peuvent apporter un soutien significatif dans la gestion de la douleur persistante après un accouchement.

  • Acupuncture : Pour la gestion de la douleur et la régulation du système nerveux.
  • Sophrologie et Hypnose : Techniques de relaxation profonde et de visualisation qui peuvent aider à modifier la perception de la douleur, à gérer le stress et à améliorer le sommeil.
  • Techniques de Massothérapie : Massages doux et adaptés pour relâcher les tensions musculaires et améliorer la circulation.
  • Auto-gestion de la douleur : Apprentissage de techniques de respiration, de relaxation profonde, et de pleine conscience (mindfulness) pour donner à la femme des outils concrets pour mieux gérer sa douleur au quotidien.

5.5. Le Soutien Psychologique : Soigner l’Esprit pour Apaiser le Corps

La dimension psychologique est indissociable de la douleur persistante après un accouchement.

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Aide à identifier et à modifier les pensées négatives et les comportements qui peuvent entretenir la douleur ou son impact.
  • Groupes de soutien : Partager son expérience avec d’autres femmes vivant des situations similaires peut rompre l’isolement et valider les ressentis.
  • Thérapie de couple : Si la douleur impacte significativement la relation, un soutien professionnel peut aider à restaurer la communication et l’intimité.
  • Travail sur le traumatisme de l’accouchement : Si l’expérience de la naissance a été difficile ou traumatisante, un accompagnement psychologique spécifique est essentiel pour gérer le stress post-traumatique.

5.6. Quand la Chirurgie Est une Option : Des Cas Rares et Ciblés

La chirurgie est une option de dernier recours, envisagée uniquement dans des cas très spécifiques et réfractaires à tous les autres traitements. Cela peut inclure la réfection de cicatrices très douloureuses et invalidantes, la libération chirurgicale de nerfs comprimés sévèrement, ou le traitement d’une diastase des grands droits importante et symptomatique. La décision est toujours prise après une discussion approfondie des risques et des bénéfices avec la patiente.


6. Prévention et Sensibilisation : Vers une Meilleure Reconnaissance de la Douleur Persistante Après un Accouchement

Pour que la douleur persistante après un accouchement cesse d’être une réalité silencieuse, il est impératif d’agir sur plusieurs fronts : la prévention, la formation des professionnels, et la sensibilisation du grand public.

6.1. Stratégies de Prévention Précoce

La prévention de la douleur persistante après un accouchement commence avant même la naissance.

  • Information et préparation à l’accouchement : Éduquer les futures mères sur les différentes positions d’accouchement, les techniques de gestion de la douleur pendant le travail, et les complications potentielles, pour une meilleure appropriation et une diminution du stress.
  • Rééducation post-partum systématique et personnalisée : Mettre en place un suivi systématique et adapté des femmes après l’accouchement, au-delà de la simple rééducation périnéale, en tenant compte de l’ensemble du corps, idéalement dès les premières semaines.
  • Dépistage des facteurs de risque : Identifier en amont les femmes ayant des antécédents de douleurs chroniques ou des facteurs de risque liés à l’accouchement pour une surveillance et une prise en charge préventive et personnalisée.

6.2. Le Rôle Crucial des Professionnels de Santé

Les acteurs de la santé sont en première ligne pour reconnaître et gérer la douleur persistante après un accouchement.

  • Formation continue approfondie : Renforcer la formation des médecins généralistes, gynécologues, sages-femmes, kinésithérapeutes sur la douleur chronique post-partum et ses diverses manifestations.
  • Écoute active et validation : Adopter une approche empathique, prendre au sérieux les plaintes des patientes et valider leur douleur sans jugement ni minimisation.
  • Mise en place de protocoles de dépistage et d’orientation : Développer des outils simples et des parcours de soins clairs pour le dépistage précoce des douleurs persistantes et orienter rapidement les femmes vers les spécialistes appropriés ou les centres de douleur.

6.3. Sensibilisation du Public et de l’Entourage Familial

Briser le tabou autour de la douleur persistante après un accouchement est fondamental.

  • Normaliser la discussion : Faire comprendre que cette douleur n’est pas une fatalité, et qu’il est légitime de demander de l’aide. Des campagnes de sensibilisation peuvent y contribuer.
  • Encourager la parole : Inciter les femmes à exprimer leurs douleurs ouvertement, sans honte, peur du jugement ou culpabilité.
  • Éduquer les partenaires et l’entourage : Expliquer l’impact réel de ces douleurs sur la vie des mères et souligner l’importance du soutien, de la compréhension et de l’aide concrète (relais pour le bébé, aide ménagère, écoute).

6.4. Politiques de Santé et Initiatives de Recherche

Pour une meilleure prise en charge de la douleur persistante après un accouchement, des actions au niveau systémique sont nécessaires.

  • Investir dans la recherche : Augmenter les financements pour mieux comprendre les mécanismes de la douleur persistante post-partum et développer des traitements plus efficaces et personnalisés.
  • Amélioration du remboursement : Assurer une meilleure prise en charge financière des consultations spécialisées et des thérapies complémentaires et multidisciplinaires, souvent coûteuses.
  • Mise en place de lignes directrices nationales : Développer des recommandations claires et standardisées pour le dépistage, le diagnostic et la gestion de ces douleurs à l’échelle nationale.

Conclusion : Vers une Maternité Libérée de la Douleur Persistante Après un Accouchement

La douleur persistante après un accouchement est une réalité complexe et souvent invisibilisée, mais dont l’impact sur la vie des mères est profond. Ignorer cette souffrance, c’est priver des milliers de femmes de la possibilité de vivre pleinement leur maternité, affectant non seulement leur propre bien-être, mais aussi celui de leur famille. Il est impératif de changer les mentalités, de briser le silence qui entoure cette condition et de la reconnaître comme un enjeu majeur de santé publique.

Des solutions existent, et une prise en charge holistique, basée sur une écoute attentive, un diagnostic précis et une collaboration multidisciplinaire, peut significativement améliorer la qualité de vie des femmes concernées. L’avenir de la santé post-partum passe inévitablement par une reconnaissance pleine et entière, ainsi qu’une prise en charge complète et empathique des besoins physiques et psychologiques des mères. En agissant collectivement – professionnels de santé, familles et société – nous pouvons offrir à chaque nouvelle maman la possibilité de s’épanouir dans ce rôle magnifique, sans être accablée par une douleur chronique silencieuse.

Références pour la Douleur Persistante Après l’Accouchement

Ecrit parCorine Cliquet

Je suis Corine Cliquet, ancienne infirmière diplômée d'État, titulaire d’un D.U. d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP), coach santé et nutrition, praticienne en hypnose et mindfulness, et patiente ressource dans le cadre du Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC).Forte de plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de la santé, j’ai choisi d’adopter une approche globale, humaine et profondément respectueuse du vécu de chacun. Mon parcours personnel et professionnel m’a naturellement menée à me spécialiser dans l’accompagnement des femmes atteintes de SDRC et vivant avec des douleurs chroniques.Aujourd’hui, je m’appuie sur mon expérience, mon vécu de patiente et mes outils d’accompagnement pour proposer une approche holistique. J’aide les femmes à mieux comprendre leur corps, à apprivoiser la douleur et le stress, et à retrouver un équilibre de vie malgré la maladie.Mon approche repose sur l’écoute active, la co-construction de solutions adaptées, et le respect du rythme de chacune. Parce que chaque parcours est unique, je crois profondément en la force des liens humains et en la capacité de chacun·e à redevenir acteur·rice de sa santé.

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